mardi 5 mai 2015

A propos d'héritage dans la théorie critique...




Certains lecteurs attentifs me font remarquer avec un brin d'agacement,  la récurrence de références à  un certain nombre d'auteurs "d'un autre temps" (sic !), dont je persiste à penser que  s'ils apparaissent comme des Vieux - puisque pour la plupart  tous décédés - la pensée reste résolument moderne. Ce qui donne valeur à la construction de l'esprit, ce n'est pas tant son  caractère opératoire immédiat sur le réel, que la dimension de dévoilement des processus et contenus latents, qui ne nous apparaissent jamais immédiatement, embués que nous sommes par les déterminismes psycho-sociaux dans lesquels nous nous débattons au quotidien.


De ce point de vue, il est rassurant de savoir que la conscience critique perdure, en dépit des conditions d'existence dans lesquelles le Capital a assignées nos vies atomisées. Si la question anthropologique cruciale  de l'Héritage a longtemps été arraisonnée aux conditions marxiennes de la lutte de classes, il y aurait dès lors une certaine forme de paradoxe à constater que les Vieux ont également réussi à transmettre : pour un nombre d'héritiers certes modeste, mais dont la qualité pour faire renaitre le capital transmis, mérite plus que de l'intérêt. 

Car le capital symbolique est peut-être le seul et unique capital qui vaille, dans un monde où l'absolu règne généralisé des marchandises, nous mène - comme à notre insu - sur le chemin de la sauvagerie collective. Il nous faut nous réapproprier un certain nombre de prédicats du jeune Karl Marx, qui critiquait aussi bien le mode de distribution que le mode de production capitaliste, en partant de l'analyse des catégories - (historiquement déterminées par un mode d'organisation : celui du Capitalisme naissant du XIXè) - que sont le travail, la marchandise, l'argent, le fétichisme et la valeur. Il y développait la notion de borne interne : la raison et la logique instrumentale  (issues des sciences) principes moteurs de la logique du capital, engendreront  par un mouvement dialectique négatif, le déclin de la praxis humaine, pour laisser se déployer sans horizon et sans sens, les notions de sujet-automate :

Le travail automate :
- ce qui donne une valeur initiale (usage) à une marchandise produite c'est le travail humain;
- mais ce qui donne de la survaleur  à la même marchandise généralisée, c'est la disparition  du travail humain (et de sa valeur) ;

La marchandise automate
- ce qui donne une valeur initiale (usage) à l'automatisation de la production de marchandises, c'est la mise en circulation d'une quantité infinie de mêmes marchandises ;
- mais ce qui donne de la survaleur à cette sur-quantité, c'est la  circulation d'argent nécessaire pour les produire,  les distribuer et au besoin les détruire, donc la disparition de la marchandise  (et sa valeur);

L'argent et la valeur automates
- ce qui donne de la valeur initiale (usage) la circulation automatique de l'argent  c'est la création d'une frontière (à la fois réelle et fictive) entre créance et dette ;
- mais ce qui donne de la survaleur à  la dette, c'est l'argent qui valorise l'argent, désarrimé de toute contingence humaine et pratique.

Ad lib...

Aujourd'hui, dans un système planétaire globalisé, le Capitalisme financier n'est rien d'autre que ce nouveau stade où la survaleur du Capital ne peut plus fonctionner que sur un processus d'automatisation de l'argent fétichisé.
Quelle est donc cette pulsion morbide qui anime tout sujet au détriment d'une exigence critique et éthique radicale ? 

Quelques Jeunes Vieux y travaillent. Merci à eux.
http://www.palim-psao.fr/ 
http://revueillusio.free.fr/index.html




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