samedi 11 avril 2020

Eux et nous...


" Et les plus anonymes et imperceptibles sont des femmes et des hommes (...) à la peau couleur de la terre. Ils ont laissé tout ce qu’ils avaient, même si c’était bien peu, et ils se sont transformés en guerrières, en guerriers. Dans le silence et l’obscurité, ils ont contribué et contribuent, comme personne, à ce que tout cela soit possible. Je parle des insurgé(e)s, mes compañeros.

Ils vont et ils viennent, ils luttent et meurent en silence, sans tapage, sans que personne, si ce n’est nous-mêmes, n’en tienne le compte. Ils n’ont pas de visage ni de vie propres. Leurs noms, leurs histoires ne viendront peut-être à la mémoire de quelqu’un que lorsque bien des calendriers auront été effeuillés. Alors, peut-être qu’autour d’un foyer, tandis que le café bout dans une vieille théière d’étain et que s’allume le feu de la parole, quelqu’un ou quelque chose saluera sa mémoire.


Et de toute façon, ça n’aura pas beaucoup d’importance, parce que ce dont il s’agissait, ce dont il s’agit, ce dont il s’est toujours agi, c’est de contribuer à construire ces paroles par lesquelles commencent les contes, les anecdotes et les histoires, réels ou fictifs, des hommes et des femmes zapatistes/zadiste. Tel qu’a commencé ce qui aujourd’hui est une réalité, c’est-à-dire par un :   il y aura une fois..."

("Eux et nous", Chap VII, Doutes et ombres, Éditions de l'Escargot, Paris, 2013) 

 Rafael Sebastián Guillén Vicente


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